Noël approche et son cortège de mélancolies...
Je repense à avant. Je réalise toutes ces années et le mal en moi, toujours présent, vivant, le douleur perpétuelle oscillant entre la gorge et le ventre.. Quelques soient mes difficultés aujourd'hui, quelque soit ma tristesse parfois, le désenchantement (c'est ce que je trouve le plus dur) je me sens libre de me tromper, légère.
J'ai fait un test pour savoir, pour connaître mon degré d'insensibilité.
Voilà bientôt 3 mois que j'y travaille, que je fais en sorte de ne vivre qu'un jour après l'autre avec l'interdiction absolue de me retourner.
Je suis retournée sur cet espace qu'il m'avait à l'origine dédié, dont j'étais la seule à avoir les clés en quelque sorte- ce qui ne veut pas dire que c'est toujours le cas aujourd'hui: son blog quoi, en mode privé.
Je n'y apparais pas plus qu'avant fallait pas rêver avoir une place un jour ou que ce soit, cela va de soi dans mon esprit désormais.
Je tombe sur ces traces de l'autre, qu'il inscrit en sachant pertinemment que je serai amenée à les rencontrer, tôt ou tard. Une photo. Quelques mots de cette langue étrangère qu'il a choisi d'aimer pour finir de m'effacer de sa vie.
Je sens les picotements dans la nuque, mes joues qui s'échauffent. La respiration peinée. Mais les symptômes habituels sont en demi-teinte.
J'ai donc bien progressé.
Et même lorsque je cherche sur le net la traduction de ce que je sais d'évidence être un mot d'amour, lorsque je m'inflige une fois de plus la réalité, l'aiguillon ne s'enfonce qu'à peine.
Je ris même devant la niaiserie que peut revêtir parfois l'amour dont on est spectateur
On appelle ça l'instinct féminin: mes angoisses des derniers jours sont confirmées. Je me disais que je divaguais, mais non c'est bien ça: il a rencontré quelqu'un. Il me veut toujours mais il est tombé amoureux. Il m'abandonne chaque jour un peu plus. il n'arrive aps àme libérer pourtant. Et moi, ou vais-je trouver la force de me défaire de lui?
Je ne pensais pas qu'il était possible de tomber plus bas il ya 6 mois, et bien si...
Fantôme tu m'empêches de dormir, tu hantes mes nuits et mes jours. Ou es-tu? Quel autre corps as-tu usé? As-tu séduit, souri, caressé, cajolé? As-tu exulté ton plaisir dans ce soupir?
J'ai rêvé de draps froissés et de ton visage pendant l'amour mais ce n'était pas pour moi.
Aimer un homme qui m'a voulu tellement fort, qui hésite à l'oser encore, et qui, dans le laps de doute, s'envoie en l'air avec d'autres.
Je suis allée trop loin, je ne peux plus reculer. C'est presque un soulagement, de sentir que, au fond, je n'ai plus vraiment de choix.
Ca y est c’est dit. Je dois assumer la mocheté de tout cela. Je me dis encore par moment : mais pourquoi ne pas abandonner, pourquoi ne pas rester ? c’est tellement dur de partir. J’ai toujours cru que le plus difficile était d’être quitté. Je me trompais. Je n’ai jamais eu de mauvais rôle. J’apprends à être la méchante.
Mais je vois tout ce qui aurait dû être et n’est pas. Je ne vais pas rester pour être gentille, ça ne marche pas ainsi.
Glacée. Et puis il y a les enfants, si petits, et la culpabilité que je porte à briser leur foyer.
Et puis il y a le prix à payer pour moi l’impossibilité d’imposer mon retour en ville, si il veut cette garde alternée. Il le mérite tout autant que moi, c’est évident. Nouveau mot pour moi, nouveau mot du jour. Je ne sais pas ce qui est le mieux pour eux en revanche.
La vague vient de se fracasser sur le sol, elle se répand partout. Il est là depuis ce matin: ce souffle aride et terne qui met à nu la réalité dans toute sa pauvreté. Je me suis laissée porter pendant un mois pour survivre. Je dois me relever mais garder les yeux bien ouverts pour ne pas me perdre à nouveau.
Personne ne m'attend. Personne ne se sacrifiera pour moi ni ne me donnera plus que les autres. Je suis donc libre. Il n'y a pas d'urgence, si ce n'est celle de redevenir entière et honnête et de le faire dans des conditions "propres".
Je ne dois pas me perdre en route, je dois continuer pour aboutir à cette autre vie.
